Victoriaville et sa région est une destination d’exception pour observer les oiseaux, et ce, à l’année! Si nous sommes surtout connus pour être le théâtre de la plus grande migration d’Oies des neiges à l’Est du Canada, nous sommes également bien gâtés par la nature en toutes saisons. En plus, comme nous sommes situés au cœur du Québec, il y a de fortes chances que nous soyons à moins de deux heures de route de votre maison!
Laissez-moi vous guider à travers nos différents parcs, dont un est même reconnu comme une Zone importante pour la conservation des oiseaux (ZICO). Je vous présenterai un grand nombre d’espèces que vous aurez sans doute la chance d’observer. Je vous invite aussi à lire mon Guide pratique d’observation des oiseaux si vous débutez ce passe-temps que j’affectionne depuis plus de 40 ans.
Les incontournables mangeoires du Réservoir Beaudet
Les nombreux oiseaux du Réservoir Beaudet (notre fameuse ZICO) sont gâtés! Tous les jours, Monsieur Alain Daigle, un ornithologue passionné de la région, remplit ses précieuses mangeoires avec des graines et un suif dont lui seul possède la recette.
On accède à cet emplacement par la rue des Mésanges, en suivant le sentier au sud de la passerelle. L’action n’y manque pas! Aux espèces familières comme le Pic chevelu, le Geai bleu et le Cardinal rouge pourront s’ajouter quelques visiteurs d’hiver que l’on ne voit qu’en cette saison : Tarin des pins et Bruant hudsonien par exemple, et certains hivers, Gros-bec errant, Durbec des sapins et Sizerin flammé.
Parmi les surprises qui peuvent se manifester à cet endroit, on compte l’Épervier brun, l’Épervier de Cooper, le Faucon émerillon, le Faucon pèlerin et la Chouette rayée, sans parler d’une visite rare comme la Paruline à croupion jaune qui a passé l’hiver 2019 à se nourrir à même la recette de suif préparée spécialement par Alain.
Le Parc du Réservoir Beaudet comprend un sentier qui ceinture le plan d’eau sur une longueur de 5,2 km; même en hiver, le sentier est damé par la ville de Victoriaville lorsqu'il y a de fortes précipitations de neige. C’est un lieu superbe pour la randonnée pédestre.
Mont Arthabaska : des oiseaux et le plus beau point de vue sur la ville
Pour varier votre liste d’espèces, je vous suggère grandement une visite au Mont Arthabaska. Cette montagne en pleine ville vous offre une vue splendide sur Victoriaville, le plateau appalachien et la plaine du Saint-Laurent.
Vous apercevrez des oiseaux de forêt dans leur habitat naturel en vous promenant dans les multiples sentiers balisés pour la marche hivernale ou la raquette. Vous croiserez à l’occasion des espèces moins communes pour cette saison d’hiver : Roitelet à couronne dorée, Merle d’Amérique et Roselin pourpré. Selon les années, des espèces spécifiquement de la saison froide pourront se présenter dans leur habitat forestier habituel : Jaseur boréal, Durbec des sapins, Sizerin flammé, Tarin des pins. Peut-être même ferez-vous des rencontres surprises comme la Gélinotte huppée ou l’Épervier brun.
Un réseau de mangeoires est également accessible par le stationnement de la rue Girouard. Vous pourrez y admirer des résidents d’hiver : Tourterelle triste, Pic mineur, Pic chevelu, Grand Pic, Geai bleu, Corneille d’Amérique, Grand Corbeau, Mésange à tête noire, Sittelle à poitrine rousse, Sittelle à poitrine blanche, Grimpereau brun, Junco ardoisé et Cardinal rouge.
Quoiqu’il en soit, les sentiers du Parc du Mont Arthabaska vous feront vivre d’agréables moments en passant du temps enrichissant au contact de la nature.
Un secret bien gardé : le Parc Terre-des-Jeunes
Si le temps vous le permet, une visite au Parc Terre-des-Jeunes vous offre également un beau moment d’évasion. Le sentier principal longe la rivière Nicolet sur près d’un kilomètre. Les hivers où l’eau ne gèle pas, on peut y observer la Bernache du Canada, le Canard colvert, le Canard noir, le Grand Harle et un visiteur occasionnel, le Pygargue à tête blanche.
En 2017, j’y ai fait une rencontre exceptionnelle : un Pic à ventre roux. Alors que je faisais une de mes visites régulières, j’ai eu le bonheur de croiser cette espèce rare pour le Québec sur le sentier longeant la rue des Chalets. Les gens habitant à cet endroit ayant des mangeoires, ils avaient pu observer ce visiteur inusité tout l’hiver.
Bien qu’il n’y ait pas de mangeoires pour attirer les oiseaux dans ce parc, vous croiserez des espèces comme le Pic mineur, le Pic chevelu, le Grand Pic, le Geai bleu, la Corneille d’Amérique, la Mésange à tête noire, la Sittelle à poitrine blanche, le Grimpereau brun, le Chardonneret jaune et le Junco ardoisé. Les espèces typiques de la saison froide comme le Sizerin flammé, le Tarin des pins et le Bruant hudsonien sont aussi de la partie.
Pour compléter votre séjour sous nos latitudes, il ne faut pas manquer de faire une balade sur nos routes de campagne pour rencontrer les Bruants des neiges (maintenant connus sous le nom de Plectrophanes des neiges) et les Dindons sauvages. Et si la chance vous sourit, vous ferez aussi la rencontre du majestueux Harfang des neiges, l’emblème aviaire du Québec. Mais peu importe le résultat, vous sortirez toujours gagnant à savourer les paysages superbes de notre arrière-pays.
Je veux prendre le temps de remercier les ornithologues qui partagent leurs observations quotidiemment sur le site d'eBird Québec: Chantal Côté, Johanne Charette, Danielle Bussières, Serge Rivard, Jocelyn Lavoie, Alain Daigle, Claude Roy, Jean Carpentier, Nikola G., Yvon Roy, Daniel Houle et Joseph Rocheteau, Daniel Gagné, Angèle L'Écuyer, Michel Brossard, Jean Ducharme et Jerry Séguin.
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Au plaisir de vous voir avec vos jumelles chez nous!