Victoriaville et sa région est réputée pour la chaleur de son accueil, son tourisme gourmand, sa Véloroute des Appalaches, la myriade d’oies des neiges. Mais pour ses paysages? La région est aplatie comme une crêpe, non? Eh… non justement! La région c’est aussi le contrefort des Appalaches avec un relief tout en rondeur et des vallées impressionnantes. Alors oui, les paysages d’ici sont fantastiques, et ce, particulièrement à l’automne.
Avouons-le, souvent on limite nos déplacements dans les sentiers battus. Notre ADN de coureur des bois reste timide et l’exploration des environs est minimale. Dites-moi, avez-vous pris le temps de regarder la région dernièrement? Allez natifs ou visiteurs, on part à l’aventure du piémont de Victoriaville et sa région, territoire remarquable du Centre-du-Québec, si près de Montréal, de Québec, de Sherbrooke et de Trois-Rivières. D'ailleurs, jetez un coup d'oeil à Google Maps pour repérer le secteur.
Une balade de 100 km avec le gars des «vues»
Le point de départ est le belvédère de Saint-Norbert, une parfaite mise en bouche! Avant même d’y arriver, vous découvrirez les premières buttes qui marquent la fin de la plaine et qui annoncent le piémont des Appalaches.
Votre objectif: l’église de la municipalité où vous trouverez ledit belvédère bien assis sur un tout premier sommet. Rendu là, prenez le temps de respirer un grand coup et admirez la magnifique vue sur 180 degrés de la plaine du Saint-Laurent. Par temps clair on peut même apercevoir tout au loin un petit relief qui annonce, oui, les Laurentides! Rendez-vous aussi à l'arrière de l'église, ça vaut vraiment le coup d'oeil! Une campagne occupée avec des champs, des bosquets, des villages et des érables flamboyants. Appréciez ce sentiment d’infini. Ce ne sera pas le dernier de la journée, on vous l'assure!
Bon, on reprend le volant?
En direction de Sainte-Hélène-de-Chester par la 263, la route s'élève pour vous conduire à votre 2e point de vue, qui dévoile d’un seul coup le territoire avec ses sommets à perte de vue et la magnifique vallée de la rivière Bulstrode.
Le secteur de la vallée est emblématique des paysages d’ici: une route calme et sinueuse, qu’on parcourt en prenant son temps. La route longe la rivière et de chaque côté, on y voit des fermes en production et leurs champs qui se prolongent en remontant sur les versants. Sans l’agriculture, tous ces panoramas que vous voyez et que vous découvrirez plus loin n’existeraient pas. Parcourir notre territoire, c’est aussi traverser plus de 160 ans d’histoire, d’enracinement et de labeur accompli par les familles qui ont fondé la région et qui animent encore notre communauté.
Bain de verdure en été, le panorama devient multicolore à l’automne, car celui-ci est ceinturé par de nombreuses érablières. Et loin d’être en reste, l’hiver ce sont de véritables tableaux blancs, immaculés qui se donnent à voir.
Le troisième plateau, le toit de la région
En reprenant la route vers Saint-Fortunat, votre prochaine étape, on vous suggère fortement de rester sur le 3e rang pour rejoindre la 263. Oui, c’est en gravelle, mais! Sur quelques kilomètres vous roulerez à flanc de colline avec la rivière Bulstrode au fond de sa vallée et le parc éolien de l’Érable au loin. C’est ici que vous laissez la « grande » route 263 pour vous aventurer dans des rangs qui vont vous conduire au cœur de notre coin de pays. Au village, prenez à droite sur la route du Cap et montez vers les nuages. Suggestion: prenez quelques minutes pour gravir la tour d’observation à Saint-Fortunat. Vous passez juste à côté et le coup d’œil est remarquable.
Vous voilà donc sur le toit de la région! Il s’agit de la portion la plus élevée de la route, à plus de 500 mètres d’altitude. Si le chemin se calme et reste relativement plat, tout autour nos géants vous surplombent. Ici, moins de feuillus, mais quand même les coloris restent au rendez-vous. Les épinettes sont reines et l’ensemble pourrait avoir des allures de plateau alpin si ce n’était des fermes qui occupent ce territoire.
Vient ensuite une descente tout en douceur avec, de chaque côté, des champs qui dégagent la vue sur l’infini. Sur votre droite, une magnifique vallée sèche, relent d’une époque glaciaire, vous accompagne. Les impressionnistes n’auraient pas mieux souhaité côté palettes de couleurs. C’est l’antichambre de la vallée de la rivière Nicolet, notre prochain objectif.
Mais avant, avant… au détour, elle vous apparaît en pleine face: la plus belle vue sur le mont Ham avec ses 713 mètres flamboyants de couleurs à l’automne. Entre les deux, en bas, la municipalité de Ham-Nord, dont on peut apercevoir le clocher percer au-dessus des arbres. Ham-Nord, c’est aussi le repaire de la fameuse ferme brassicole La Grange Pardue, qui offre probablement l’une des plus belles terrasses panoramiques de tout le Centre-du-Québec.
La vallée de la rivière Nicolet
Direction Notre-Dame-de-Ham, sur la route 161, on longe la magnifique rivière Nicolet. Celle-ci serpente le fond de la vallée, annonçant bientôt la lente descente vers les basses terres. Il reste heureusement une dernière montée qui, trois kilomètres après la municipalité de Notre-Dame-de Ham, vous fera découvrir toute la majesté de ce territoire.
En haut de la bute, on prend à gauche sur le rang Leclerc en direction de Saint-Rémi-de-Tingwick et on plonge vers la rivière. La pente est abrupte avec quelques belles courbes et se termine avec un pont qui enjambe la Nicolet. Saviez-vous que le tronçon de la rivière entre Notre-Dame-de-Ham et Victoriaville est un parcours de pêche d’exception? Avec ses 41 fosses aménagées, c’est l’exemple parfait d’une restauration d’écosystème pour la truite. Une réussite qui a peu de comparables en Amérique!
On se dirige maintenant vers Tingwick, qui a la chance d’admirer l’explosion de couleurs du haut de sa montagne, le mont Gleason! Durant trois weekends, l’événement Gleason en couleurs en met plein la vue et propose plusieurs animations. Une remontée mécanique permet de s’offrir le sommet sans trop forcer, mais sachez qu’il y a aussi des sentiers de randonnée pour se délier les pieds.
Reprenons notre chemin de Tingwick vers le chemin Craig. Le paysage est splendide et avec un peu d’imagination, pensez que des diligences la parcouraient dès sa création en 1810. C’était officiellement un lien routier qui servait à connecter le Québec aux États-Unis. Les champs sont à perte de vue! Quelques courbes dans une érablière plus loin et voilà, surprise, on replonge dans la vallée de la Nicolet! De l’autre côté, on peut apercevoir Chesterville, comme déposée au milieu des coteaux.
Votre périple tire à sa fin et on se dirige vers le mont Arthabaska, à Victoriaville. C’est notre montagne en pleine ville. Notre terrain de jeu préféré. Il offre une vue panoramique au sommet, accessible en voiture et même à pied grâce à de nombreux sentiers de randonnée qui sillonnent ses flancs. Là-haut et seulement là, sera le temps de mettre pied à terre. De prendre le temps de bien s’ancrer sur ce socle appalachien. Le temps de porter votre regard, à gauche, devant, à droite. Aussi loin que vos yeux le peuvent. Le temps de sentir le souffle venir de par le fleuve, là-bas presque imperceptible. Le temps de voir notre territoire habité. Assoyez-vous sur la terrasse du Bistro-bar Le Mont et repensez à tout le chemin que vous avez parcouru jusqu’ici avec une bonne bière de micro à la main.
On est convaincus que vous avez maintenant en tête des images flamboyantes dignes des plus belles cartes postales. N’hésitez pas à les partager sur les réseaux sociaux avec le mot clic #lebonheurestproche. On a hâte de découvrir vos clichés!
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